mardi 13 décembre 2016

Town to School's ( sur les chemins de l'école )



Réveil matin 8 heures... Merde ! 8 heures !... Je suis en pyjama, peinard, je me lève en direction de la cuisine pour prendre un bol de Trio en espérant tomber sur une figurine en plastique du pays du Soleil Levant représentant Riri, Fifi ou Loulou... Tout est au top, j'ai passé une bonne nuit, je check dans l'entrée et là Garfield me regarde... Je ne sais pas ce qui est le plus important : que Garfield ait totalement détruit son ami le canard ou qu'il soit 8 heures...
Meeeeeeeeeeerde ! Il est déjà 8 heures, je vais être en retard à l'école !!!! Au diable la case Trio, on oublie même le café (vous me direz le café pour un gamin c'est pas top), on enfile son short, ses baskets ,son plus beau tee-shirt, on prépare ses gants et on décolle ! Je déroule les premiers 100 mètres, la température est bonne, mais comme tout gone qui se respecte en partant à l'école, j'ai oublié les gants sur la commode... Epic fail !... C'est pas grave, on chauffera ses menottes autrement ! 



 
Au bout de 650 mètres, me voilà devant le portail de l'école Notre-Dame-des-Anges, première étape de mon town to school. Notre-Dame-des-Anges, c'est l'école où j'ai rencontré mon meilleur pote Clément, et où j'ai lié de belles amitiés avec Marco et Émilie, l'école où en cours de sport on allait courir au stade de Chazeaux et où je devais certainement être le plus nul en endurance et en course à pied !!! Bref, l'école qui m'aura vu évoluer jusqu'au collège et qui aura eu le privilège de me voir déguisé en fleur la première fois !!!




Au cas où certains ne l'auraient pas compris, j'avais dans la tête cette idée folle non pas d'inventer l'école mais de relier en un run toutes les écoles où j'avais étudié. 
 





 
C'est quand même bizarre, quand j'étais petit je devais mettre au moins 15 bonnes minutes pour faire ce chemin qui me semblait infini... Bon, il faut avouer aussi que l'arrêt chez le buraliste pour acheter les têtes brûlées, les roudoudous ou les images Panini n'a pas dû contribuer à la rapidité d'exécution de ce chemin d'écolier.






Mais bon, parlons run !!! Mes sensations ne sont pas trop mal après ma douleur de mardi, du coup on file sur le prochain lieu, le collège Saint-Marc, en arpentant ces chemins que j'ai longtemps pratiqués à pied dans des états ô combien différents en sortie de soirée chez Zed ou pour rentrer de la fac ! Tiens d'ailleurs, en y pensant, il me vient une idée lumineuse : et si je passais par la fac avant de monter sur la colline ? Comme ça je pourrais faire un combo, fac-lycée-collège ! La tournée des grands ducs !!
Après avoir remonté les quais en passant devant Saint-Luc - Saint-Joseph, me voici donc devant la fac, fac qui ne m'aura que très peu vu sur ses bancs. Il faut dire que le Qcm café ou le Café de l'université avaient des banquettes bien plus confortables et que leurs eaux étaient mieux brassées ! Mais bon quelques souvenirs ont quand même émergé de ces amphis à 300 ou de ces salles de cours en sous-sol, dans les caves ! Bref Lyon 2 dans toute sa splendeur, une fac où il faisait bon vivre quand on n'y était pas. :) 
 

Chemin faisant, je passe par le pont de l'université pour m'engager dans la rue Sainte-Hélène, rue que je pratique souvent pour me rendre dans un de mes endroits favoris, "L'instant fromage". Mais bon, on n'est pas ici pour parler timanoix ou côte-rôtie, aujourd'hui c'est le #Towntoschool !!! (merde d'ailleurs, si je dois des royalties à qui de droit pour l'utilisation du town dans une phrase ben... comment dire...) 
 
 
 
Une fois la rue remontée, me voici enfin devant la grande porte du lycée Saint-Marc, lycée où je ne suis pas resté longtemps car je ne correspondais prétendument pas au profil... Je n'étais pourtant pas le plus mauvais (bon pas le meilleur non plus) mais bon c'est quand même là que j'ai eu le plaisir de rencontrer Virginie (la merdeuse) avec qui je reste encore un peu en contact.






 Maintenant que j'ai fait le lycée, direction le collège. Vous me direz que ce n'est pas dans le bon ordre mais on fait ce qu'on peut mon bon monsieur !!! Me voici donc à l'attaque de la colline et ce n'est pas par mon trajet habituel que j'ai décidé de l'attaquer mais par la montée des Épis, pour diversifier. Faut surtout dire que le chemin habituel c'était la montée de Choulans, et elle a quelque peu perdu de sa magie au fil des années... lol



Petit passage donc par les Épis et le Gourguillon pour arriver en haut de la butte, en passant par les petites ruelles que j'empruntais en tant que petit chanteur pour me rendre à Fourvière, et me voici devant le collège Saint-Marc, ce collège qui m'a fourni ces bons moments à jouer au foot avec Hugues, François, Matthias, Martin, Adrien et les autres... Ces premières cigarettes dans le parc de l'Ensatt (pas bien...) mais surtout ce collège qui par le biais des petits chanteurs aura fait naître en moi cette passion pour la musique et le chant, qui m'aura ouvert les portes de ce monde jusqu'à en faire mon métier ! Que de nostalgie en arrivant la haut ! Arrivé là-bas une question m'a quand même effleuré l'esprit : comment est-ce que je pouvais mettre plus de 45 minutes en bus pour arriver ici de Gerland alors que là, en moins de 40 minutes par la presqu'île et avec des baskets, j'étais déjà en haut ? Un des mystères de la vie sans doute... 

 




 

 Après cette petite pause nostalgie, je rebrousse chemin en direction de la suite et du deuxième lycée qui m'aura accueilli. Celui-ci est à l'opposé mais bon... 





Je reprends donc la route en direction de Fourvière, descends la colline par la montée Saint-Barthélémy ,traverse la presqu'île, rempli de nostalgie, pour arriver enfin dans le quartier des Brotteaux et plus précisément rue Ney. Je me retrouve alors aux porte du lycée Débordes , j'ai eu d'ailleurs un peu de mal à le retrouver car il n'est pas très visible. C'est assez bizarre les souvenirs car pour les autres établissements, pas de souci et pourtant sur le plus récent je me paume... Encore une dose de souvenirs qui émerge, les aprem avec Sylvain, Fanny et Alexandra... Que de bons moments ces années où on commence  à papoter philo dans les cafés et à vouloir refaire le monde... Bref, que du bon !!
La dernière étape se profile. Dans toute cette course, j'en avais presque oublié que mon collège n'a pas commencé à Saint-Marc mais à Saint-Louis-de-la-Guillotière... Il faut donc rattraper le coup et passer devant afin de boucler ce #Towntoschool en bonne et due forme Je remonte donc en direction de la place Guichard, puis Saxe-Gambetta en m'octroyant un petit arrêt café chez l'ami Thierry dans son salon, Thierry Diez Coiffure (en face de l'église Saint-Louis, sur la grande rue de la Guillotière si ça en intéresse certains) ps : il ne fait pas de café, il coupe les cheveux doux et soyeux !!!
Après ce petit interlude café, me voici donc devant Saint-Louis. Des souvenirs remontent : ma première rentrée en tant que grand garçon, mes premiers bisous avec la langue, ma première... Euh non, on va rester correct ! Ces cours de technologie séchés pour aller jouer au basket et surtout ce monsieur, Monsieur Fatemi !!! Cet homme qui m'a poussé à faire du chant en trouvant que j'avais une jolie voix et que je ne remercierai jamais assez car sans lui, c'est sûr, je ne ferais pas ce métier et ne vivrais pas cette aventure quotidienne qui remplit ma vie !
Sur le chemin du retour beaucoup de souvenirs surgissent , les boulangeries où on achetait des bonbons, l'évolution des quartiers... Bref un run nostalgique qui m'en aura mis plein la tête et qui m'a limite fait verser ma larmichette...
Pour finir, je ne peux que vous conseiller ce genre de run, lier l'utile à la nostalgie. C'était un bon moment passé à arpenter la ville que j'adore et qui m'a vu grandir et tous ces lieux qui me parlent (non je suis pas Jeanne d'Arc) et font remonter en moi tout ces souvenirs ! Bref un run de décembre qui fait du bien au coeur ! Allez maintenant on ne se laisse pas abattre, il est 11h30 et c'est l'heure de l'apéro !!!
Bises à tous et merci d'avoir lu ce récit, en espérant que cela vous donnera l'envie de vous lancer dans ce type de sortie. ;)

mercredi 7 septembre 2016

Un petit tour dans le mercantour


  • Hey Chris, je me ferais bien l'ultra trail du Monte Rosa en 2017.
  • Ben y a l'ultra trail du Mercantour, ça ne te botte pas ?



Il n'en fallut pas plus pour qu'enfin, après une année et demie de trail, la première inscription pour un plus de 100 km se fasse. Une connerie me direz vous ?? Ça je ne vous dirai pas le contraire, mais qu'est qu'il fait bon être con !

Nous voilà donc, après une année très riche en émotions trailesques et riche en rencontres, au pied, que dis-je, à la porte de ce monde merveilleux, un monde qui va répondre à toutes mes attentes et confirmer mes intuitions (mais nous verrons ça plus tard).

Revenons sur les quelques semaines qui ont précédé cette aventure. Pour faire simple, je ne me suis pas pris la tête à l'exception d'une chose : la bouffe !!! Ben oui, à force de voir les gens autour de moi rigoler sur mon régime -ette, je me suis dit que cette fois-ci, pour entrer dans le monde des adultes du trail, il fallait peut être arrêter de manger comme un ado les quelques semaines précédant la course. Du coup à moi le riz, les lentilles, et tous ces autres légumes bizarres que l'on ne trempe pas dans l'huile, et assainissement du corps avec une réduction drastique de la prise de houblon (même si j'ai craqué l'avant-veille). J'ai même remplacé les majestueux burgers par du poulet et de la viande blanche !!! Tout part en sucette c'est moi qui vous le dis !

Bref, pour le côté alimentaire, j'ai donc essayé (non sans écarts, faut pas déconner) de faire attention pour prévenir les carences ; et côté préparation, j'ai opté pour la méthode MFF (mountain for fun). En effet, au diable les plans d’entraînement carrés et tout le tintouin ! Moi qui ne suis déjà pas capable de suivre un programme pour le boulot, je ne vais pas m'enclaver dans un truc rigoureux pour mon plaisir !!! Mon plan s'est donc plutôt développé autour de pures sorties montagnes avec le Chris, de week-ends chargés en rigolade (avec les amis) avec quand même un week-end choc au milieu où j'ai fait la 6d lacs le samedi et les 5 refuges du tour des Fizz en serre-file le dimanche ; mais outre ça, je ne pense pas être un bon client pour la rédaction d'un plan pour Endurance magazine super montagne trail !

L'échéance approche, approche et avec ça commencent à arriver les doutes : suis-je capable de faire ça (je m'en sens capable) ? Ai-je bien les capacités de le faire (ça je n'en sais fichtre rien mais mentalement je suis plutôt bon) ? Vais-je apprécier la bière de finisher (alors là, y a plus de doutes, faut y aller. Dans ce domaine là, j'excelle !) ?

On me demande d'estimer un peu mon effort mais j'en suis clairement incapable. Je réponds souvent que sous les 45 heures ça serait bien cependant l'objectif ultime est quand même d'être finisher avec un bonus sous les 42 heures mais je n'y crois pas trop !

Après une petite soirée le mercredi soir avec les amis du club pour fêter l'arrivée de notre accompagnatrice de choc, Marion, à Lyon ; une récupération aux aurores de Chris vers chez lui ; nous voilà donc en route à 7h le jeudi pour Nissa la belle et une petite balade champêtre de 145km à travers le Mercantour ! Arrivés sur place, nous nous dirigeons directement vers le retrait des dossards sous une chaleur prenante. On est dans le vif du sujet, il va faire chaud. L'organisation nous conseille de partir avec 1,5 L plutôt qu'avec 1L. On prend une petite photo d'avant-course, notre tee-shirt de dotation et notre gobelet. L'excitation est tellement grande que je vais même oublier une de mes gourdes au check-in des sacs (ça commence bien...) et direction l'appartement qu'on a loué pour l'occasion. 


Lors de la soirée, on se repose, petit moment piscine, on fait les sacs, on prépare les dinosaurus pour moi et la nourriture de singe pour Chris, un dernier petit scan de la course et au dodo pour une bonne dernière nuit avant mon premier ultra !

Après une bonne nuit bien remplie de doux rêves, c'est le jour J. Cela fait quasiment un an que j’attends ça, je suis comme un gamin. On décolle pour la ligne de départ vers 14h, on se pose dans la voiture une bonne heure pour refaire une petite sieste et on se dirige au point de rdv (clique ici pour la petite musique https://www.youtube.com/watch?v=94dY-QxjDiE ), sous les pinèdes, au chaud, pour enfin aller s'aligner et prendre le départ de l'édition 2016 de l'ultra trail Côte d'Azur Mercantour !



Le speaker l'annonce, il va faire chaud, c'est un ultra
exigeant, il va falloir gérer l'effort et ne pas surchauffer. 16H25, l'ambiance monte sur la ligne. 500 coureurs veulent en découdre avec ce tracé qui relie la mer aux montagnes. Christophe revoit celui qui était devant lui à l'ultra trail du Verdon, échange deux trois mots. L'ambiance est à son comble, les coureurs se regardent, on sait que pas mal d'entre nous vont souffrir, vont passer de la joie aux larmes, vont aller puiser dans des ressources inexplorées mais le plus important va être la découverte : découvrir ces paysages, ces gens avec qui l'on va partager cette aventure. 4... 3... 2... 1 ! C'est parti pour l'aventure et 145 kilomètres à travers le massif du Mercantour. Je commence sur un rythme assez bon, tellement bon que dans le troisième virage j’entends Christophe me dire : « Euh Mamath ! T'es devant moi là ! », signe que je démarrais trop fort et qu'il fallait appuyer sur la pédale de frein.

Les premiers kilomètres nous mettent directement dans le vif du sujet, on est sous un cagnard affreux en pleine montée du Mont Chauve, supra exposé... On sent immédiatement que la course va être difficile, pas un bruit dans le peloton, les gens sont concentrés, seul le bruit du souffle des coureurs se mêle à celui de la nature. J'essaye de lancer mes vannes de merde à la Patrick Sébastien mais personne ne réagit, je me dis alors que j'ai bien fait de ne pas faire comique! Bref on avance sous un soleil et dans un silence de plomb, l'ambiance qui fait rêver !!! Si c'est comme ça pendant 45 heures, je ne suis pas sorti de la berge ! On avance, on avance, on passe la première bosse et nous nous élançons jusqu'au ravito des ruines de Chauffante où je suis en age et ne rêve que d'un coca bien frais, mais en arrivant là-haut c'est la douche chaude... Pas de coca et l'eau qu'ils ont a un peu chauffé à cause du soleil... Heureusement que le sourire des bénévoles est bien présent car le coup de chaud n'est pas loin. Après une brève discussion avec un certain Guillaume qui est un pote du président de mon association, TrailOutdoor69, je décide de ne pas trop rester et de continuer pour ne pas prendre un coup de soleil. 

 
Quasiment après le départ de ce ravito, j'essaye de réengager la discussion avec des gens et je n'ai pour écho que le silence radio à nouveau jusqu'au moment où, alors que je suivais un homme en jaune (non pas un mec de la DDE), je lui dis : « Excuse-moi, on a dû te la faire, mais pourquoi t'es en poussin ? » et il me répond que c'est son surnom. On papote un petit peu, il s'appelle Sylvain (syl06 sur kikourou) et fait l'ultra
avec son pote Clément. Je vais les croiser pas mal de fois mais à ce moment-là ils sont dans un rythme un peu plus soutenu et j'accuse encore un peu du coup de chaud. Je les laisse alors filer.


Les minutes passent mais ne se ressemblent pas ; j’aperçois un drapeau costaricain sur un sac et lance un : «  ¿ Ola, qué tal ? ¿ De dónde vienes ? » et je me vois aussitôt répondre : « ¿ Hablas español ? » et là allait commencer un bon moment de partage avec une personne incroyable, j'ai nommé Cinthya Castro. :) Durant tout le reste de la route jusqu'à Lévens, on va papoter et se marrer. Elle était venue avec son ami Thierry mais était partie un peu devant .



Ça continue à bien monter mais le temps s'adoucit et le trajet partagé avec Cinthya devient hyper agréable du fait de sa bonne humeur (j'apprendrai par la suite que cette nana est simplement une grande malade car elle voulait enchaîner le 144 et le 55 le lendemain...). Chemin faisant, on arrive dans un bon rythme à Lévens. Dès l'arrivée, Marion est là sur le côté et est surprise de me voir arriver si vite. Faut dire que j'ai une légère avance (5h15 au lieu de 6h37). Elle assure en me donnant cash un coca  que j'attendais depuis longtemps, m'annonce que Chris est 15e et hyper frais et est vraiment au top. Je lui fais part de mon début de course, que tout est ok, je lui dis aussi que ma gourde s'est mise à fuir et lui demande si elle peut changer la gourde en gardant la tétine pendant que je vais m'alimenter, mais à ce moment-là j'ai dû mal m'exprimer car elle m'a changé la tétine et je ne m'en suis rendu compte qu'après être reparti. :p 



Cinthya me demande alors à quelle heure je compte repartir. Je lui fait part de ma volonté de repartir vers
22h15 mais je me sens bien et je n'ai pas besoin de rester plus longtemps, du coup, à 22h05 je repars pour aller découvrir la suite du parcours.





Le parcours continue un peu à descendre après Lévens. Je suis reparti seul du ravito. J’aperçois alors un petit groupe de frontales un peu plus loin et me dis que ça ne serait pas mal d'attaquer la montée à la Madone accompagné, du coup j'engage la descente avec vigueur. Dans tout les cas, avec mon super bandeau de TrailOutdoor69, je ne peux que super descendre et arrive assez vite au niveau du petit groupe. Là un deuxième moment de partage va naître avec un jeune coureur, François Lachatre. Tout de suite ça colle, on papote, on se relaie en montée. Dans le petit groupe nous sommes avec deux vétérans tous deux finishers de belles courses comme la TDS et la diagonale, on se dit donc que malgré notre inexpérience on s'en sort pas mal pour des bleus bites (enfin va quand même falloir tenir la distance avec nos moteurs de jouvencelles).

La montée est raide pour rejoindre le sanctuaire de la Madone mais tout doucement on prend notre mal en patience, elle est longue et dure (comme ma b... Euh non, je peux pas dire ça...) mais en arrivant vers le sommet on commence à entendre de la musique et des cloches ! Ça motive et on ne va pas être déçus... En effet, en arrivant au sommet, un bon groupe de joyeux lurons est au taquet et ça booste à mort ! Le moral n'est pas mauvais mais quand l'ascension est longue, c'est un réel soulagement de voir des bénévoles aussi enjoués et là ils ont fait le job au-delà de toutes les attentes des coureurs !! Encore merci à vous si vous vous reconnaissez. ;)

On attaque donc la descente sereins avec François qui a déjà reconnu la portion. Je lui fais part d'une gêne due au frottement de mon short et lui demande s'il a par hasard de la nok. Il me dit que non mais qu'à Utelle au ravitaillement nous chercherons ça et que nous aurons une fontaine pour nous rafraîchir en plus, ce qui n'est pas pour me déplaire vu la chaleur qu'il continue à faire ! Il me dit aussi son intention de s’arrêter un tout petit peu car la suite demande un peu de force et il va falloir en avoir encore sous le capot pour arriver au ravito suivant se situant au col d'Andrion.

Nouvelle surprise en arrivant à Utelle, un super ravito mené de main de maître, on se croirait aux guinguettes ! D'un comme un accord avec François on prend 15 minutes de pause et là directement un gars vient me voir et me dit : « Tu cherchais pas de la nok ? » Ouuuuuuuuuuuuh purée ! Mon sauveur ! Enfin... le sauveur de mon entre-jambe... (non pas celui là petits vicieux) C'est juste que le frottement du short sur mon entre-cuisse commençait à me brûler et grâce au nok, ça glisse Alice !

Après donc un petit moment de nokage, je mange un demi-sandwich, fais le remplissage des gourdes pour la montée, un petit merci aux bénévoles et à 1h26 nous voilà repartis pour affronter la suite de l'aventure ! C'est assez sympathique de partager ce moment avec lui car on est tous les deux dans l'inconnu pour la distance. Il a tout de même un avantage, il a déjà reconnu entre Utelle et Roquebillière. Pour ma part, je gardais en tête le conseil de Florian Olivier me disant qu'il fallait en garder sous le pied pour après Roquebillière sans quoi le risque c'était de faire exploser le moteur !!

On y va donc tranquille en direction de la brèche d'Utelle, on se fait dépasser par Poussin et Clément qui étaient restés un peu plus longtemps au ravito, et là, François commence à me faire part de douleurs au ventre. J'essaye de le rassurer, de lui dire que ça va passer mais plus on avance plus le rythme diminue et plus il a mal... Merde, je suis peiné pour lui, pas facile d'avancer avec un mal de bide ; j'ai le souvenir de ce que ça fait, ayant vécu la même chose à la Sainté-Lyon et ce n'était pas des plus agréables... Il tient bon et on arrive à passer la brèche ensemble pour attaquer le col d'Andrion mais quelques instants après il me dit de partir devant car il ne sait pas ce que son bide lui joue comme tour et il ne veut pas trop me ralentir. Je prends donc la décision de partir devant en espérant le revoir assez vite (ce qui ne fut pas le cas malheureusement. Il a abandonné en haut du col d'Andrion en étant 1er espoir 2 heures devant le 2e. Encore bravo à toi Francois !).

Afin d’entamer cette montée qui allait se faire seul, je décidai donc de sortir l'arme ultime, ce que tout coureur de cet UTCAM a dû m'envier... ou pas ! Ma playlist de rêve et mon super mp3 !Mais qu'est-ce qu'il a de spécial me demanderez-vous ??? Eh bien en fait, quelques jours avant la course, ne sachant pas quoi mettre sur mon mp3 pour passer mes deux nuits, j'ai demandé à mes contacts Facebook de me donner chacun un titre de musique afin de penser à eux et de me donner la patate et je n'allais pas être déçu !!!!
En effet, dès la première montée je suis dans le bain et mon mp3 décide d'ouvrir le bal nocturne avec une douce mélodie de Lorie qui me rappelle qu'elle sera toujours ma meilleure amie. Suivent alors des huskies du Pôle Nord qui sont vraiment très forts ! Sans oublier « Foreverrrrrrrrrr ! Magnolia foreverrrrrrrr ! ». Si tu veux t’imaginer un peu ma montée à ce moment-là, clique ici : https://www.youtube.com/watch?v=KLUX6Hq_ujk . Maintenant que tu as l'ambiance musicale, tu t'imagines dans un sous-bois avec ta frontale qui t’éclaire le chemin, t'es dans le move (le mouvement en français), tu prends le ruizeum (le rythme en français), tes bâtons dans les mains et t'avances comme si t'étais dans un cours de step mais dans la nature, avec ce beau déhanché digne de Véronique et Davina  ! Avoue que là t'as la banane et le powaaaaaa (la patate en français) !

Ayé la machine est en route, je monte dans un bon rythme à coup de Queen, Red Hot Chili Peppers et Maniac, je prends le temps de couper un peu le son pour doubler un coureur prénommé Christian qui m'explique que l'an dernier il avait démarré sur les chapeaux de roues avec une 18e place conservée jusqu'à Boréon et qu’après Roquebillière, c'était coton. Cela renforce donc les dires de Florian et renforce aussi mon intention de m’arrêter. Je repars donc avec comme objectif d'arriver le plus tôt possible à Roquebillière histoire de me poser correctement et de repartir de toute première fraîcheur sentant la menthe et le jasmin...

J'entame donc la fin de la montée sur le Tournairet avec la patate refilée par ma playlist et j'avoue que peu importe la chanson je me marre, que ce soit grâce à la « Lambada » ou « Résiste » de France Gall, je pense à vous qui avez soumis les titres et rigole de chaque situation, ce qui fait tellement passer le temps que je ne me rends même pas compte du passage au mont Tournairet, et là ça va être le kif, quasiment le plus grand kif de cet ultra : la descente de Roquebillière , « C'est de la merde, c'est ultra cassant ! » ; « L'horreur avant la deuxième partie ! » ; « Un pierrier infinissable ! » disaient-ils !!!! Mais moi je me suis senti dans mon élément, faut dire que là, après avoir arpenté les chemins de la Mecque des caillouteux (L'Échappée Belle) tout le reste n'est que plage de sable. De plus, les sorties semi-croustillant avec Chris m'ont bien dressé les jambes à ce type de terrain et là le fabuleux mp3 va aussi faire son office. Pour t'immerger dans le bain regarde la photo

et clique ici.https://www.youtube.com/watch?v=l-qgum7hFXk Avec ça je détale tel Speedy Gonzales, survolant les cailloux avec mon sombrero et mon poncho, je me sens Cabrima (un mélange de cabri et de lama), je m’éclate comme un gamin, les jambes tournent toutes seules, les virages s’enchaînent, c'est le kif total !! Le terrain est accidenté, ça me fait un peu penser à la descente du Veyrier mais en plus long car là ce n'est pas 3km mais une petite dizaine mêlant chemin à pierrier, enchaînant les dérapages et les rattrapages in extremis mais quel pied !!! Je sais pourquoi je fais ça, pour vivre ces moments-là, ceux qui te font ressentir que tu es libre. J'ai failli me péter la gueule deux trois fois, mais la sensation de liberté est plus forte que ça, et les jambes tournent comme un moulin... Bref, un moment d'une rare puissance comme tant de personnes en cherchent en pratiquant un sport à adrénaline ! 


La fin de la descente est plus calme, c'est une partie de route qui nous emmène au ravitaillement de Roquebillière. Là j'arrive avec une maxi patate, Marion est ultra étonnée. Vers 6h dans la nuit, elle a eu un doute pour mon temps d'arrivée et a checké le live pour s'apercevoir qu'en fait, j'ai plus d'une heure d'avance sur ce que je suis censé avoir et c'est ainsi qu'elle me voit arriver à 7h15 . A ce moment-là je lui fais part de mon envie de repartir cash mais les avertissements qu'on m'a donné font leur effet, je décide de m’arrêter. Elle m'annonce aussi que Christophe est maintenant 4e et qu'il court accompagné de Gary Imobersteg. Là j'entends un bénévole dire que l'hélico que j'ai vu était pour le deuxième de la course. Christophe n'est donc pas 4e mais 3eme ex-aequo !!! Je jubile intérieurement, il est entrain de nous sortir la course de l'année (à savoir que je l'avais pronostiqué pour me marrer 2e en 26h54).


Je prends le temps d'aller me doucher, de me renoker, de manger, de discuter un peu avec Marion, je vais me faire masser une demi-heure et vais même faire un petit dodo de 45 minutes. Bref je reste quasiment 2
heures à Roquebillière. Sur la table de massage je croise Sylvain, avec qui je papote un peu et qui m'informe qu'eux vont décoller vers 8 heures. Pour ma part, je reprends le départ à 9h20.



Allez, une petite photo pour la forme. Le soleil pointe le bout de son nez, clique ici pour voir l'ambiance que je ressens https://www.youtube.com/watch?v=-5K-wmNKavA (tu te dis : « Il n'a pas osé !!! » Ben si !). Il va refaire chaud mais j'ai le smile (le sourire en français) et entame la deuxième partie avec deux vétérans dont un qui n'est pas n'importe qui. Comme dirait son collègue, c'est tout simplement le père d'une fille en or !!! Là vous vous dites : « Oulalala ! Mamath tu craques ! Qu'est-ce que c'est que cette connerie encore ? » Eh bien non, ce n'est pas une connerie, c'est juste qu'un des vétérans est Jean-Louis Fer, le papa de la championne olympique de canoë de slalom 2012 Émilie Fer !!! Rien que ça !!! Je fais vraiment des rencontres étonnantes sur ce parcours !!!

Après un petit moment de papotage avec eux, on traverse un petit village, on s'arrête boire un verre puis au moment de repartir je décide de me lancer dans la montée. Cela va encore bien sur toute la partie route, je monte bien en marchant ; malgré la chaleur je n'ai pas l'impression que le corps chauffe. A un moment la trace quitte la route et ré-attaque la montagne et là... Pan !!! C'est la claque ! Pour t’imaginer cette montée en musique clique ici https://www.youtube.com/watch?v=OfJRX-8SXOs sauf que là, contrairement à la chanson, c'est pas du tout le feeling good... Les jambes sont molles, le mojo disparaît, je me sens tout flagada et à la limite de l'insolation. C'est alors que va me venir mon seul et unique regret de la course... Et si au lieu de m’arrêter aussi longtemps j'avais profité de ma fraîcheur et de la fraîcheur extérieure pour ré-attaquer cette montée ?... Et si le massage du kiné m'avait cassé les pattes (bien qu'il ait été vraiment au top) ?... Bref, un gros coup de mou vient de m'atteindre. Je monte mais je m’arrête à tous les virages, dès qu'il y a de l'ombre je rafraîchit la machine, dès que j’aperçois de l'eau je mouille ma casquette et je me fais doubler par un flot incessant de coureurs ! Je vais arriver durement jusqu'à la crête de Clapeiruole.

Arrivé là-haut j'engage la descente au ralenti pour ne pas chauffer. Je commence enfin à sortir du mal grâce à l'ombre que me fournit la forêt. J'aperçois le ravitaillement du relais des Merveilles et à ma grande surprise 
Marion est là pour nous encourager. Je me pose, bois un coup, remouille la casquette et repars. Les gens nous encouragent. Afin de me changer les idées je lance des vannes en disant aux personnes le long du chemin que si leur petit enfant leur demande de faire ça comme sport, il faut les en empêcher, c'est vraiment un sport à la con !!! Et là Marion va faire un truc énorme. Elle décide, vu qu'elle a un peu de temps, d'engager la montée sur la cime de la Valette en ma compagnie. Je monte comme un escargot asthmatique mais c'est pas grave, on avance et le fait de parler avec elle me change les idées. Pour vous donner une idée de la montée cliquez ici https://www.youtube.com/watch?v=w93WsUpl9Gs&list=RDw93WsUpl9Gs Durant toute la montée je ne cesse de me chanter cette chanson qu'on n'arrête pas de marmonner avec Christophe lors de nos sorties montagnes. J'ai le sourire en y pensant mais mentalement j'en chie. 

Dès que je peux, je m’arrête pour mouiller ma casquette et peu avant la cime, un homme nous rattrape ; je lui conseille de faire la même chose, ce qu'il fait. Il décide alors de monter avec nous et cet homme, ce n'est pas n'importe qui car à partir de ce moment jusqu'à la ligne d'arrivée il va devenir mon compagnon d'aventure ! Cet homme, c'est Yvan Fiori (P.S. : ce n'est pas le père de Patrick), un gars incroyable, plein de ressources, qui avait déjà bouclé cet UTCAM l'an dernier en 44 heures et qui venait pour le reboucler en 35 heures, ce qu'il était en train de faire s'il n'avait pas lui aussi chopé un coup de chaud après Roquebillière ! A ce moment, Marion décide de redescendre et de nous laisser poursuivre notre aventure ! Encore merci à elle, c’était tip top.




 Ainsi, entre limaces, on arrive assez vite à se comprendre et on se met à courir/marcher ensemble à une
allure nous permettant de gagner des points de vie en sachant que la partie de plaisir intense aura lieu après le ravitaillement du Boréon.






Me revoilà donc bien accompagné. Nous arrivons tout les deux au vallon Madame de Fenestre et là sa famille l'attend. Nous nous posons un tout petit peu et quelqu'un de sa famille me demande si on continue ensemble, ce à quoi je réponds favorablement ! C'est vrai ça devient réellement un avantage de partager son aventure à deux, surtout avec quelqu'un qui connaît déjà la suite du film et qui peut me permettre d'en garder sous le pied pour finir , 

Après une courte averse nous repartons donc sur les chemins, pas à bicyclette mais bien dans nos baskets !! On monte tranquillement en refaisant le monde à notre sauce jusqu'à la cime du Pisset. La pluie a un peu rafraîchi le terrain, on attaque la descente, j'ai les jambes un peu lourdes et il me dit de ne pas m’inquiéter, qu'on ne va pas tarder à rejoindre une piste qui nous emmènera jusqu'à la vacherie du Boréon. On avance donc et là... Pim pam poum ! A une intersection, quasiment à l'endroit de la piste annoncé par Yvan, un bénévole nous indique de prendre sur la gauche par un balcon, balcon qui va nous sembler interminable, mais bon comme on se dit, on n'est pas à plaindre car ceux qui vont se le taper de nuit ne vont sûrement pas faire les malins : c'est rempli de racines, de ponts en tronc d'arbres avec un bon petit vide sur la droite, bref ce nouvel itinéraire 2016 n'est pas des plus rassurants. 



Mais bon, tant bien que mal on arrive sur Boréon vers 20h25. J'y retrouve Marion. Depuis quelques heures je me sens généreux et j'ai besoin de faire une offrande à la nature... Tu m'as bien compris, il faut que je fasse un arrêt toilettes ! On se fixe donc une petite heure pour se poser, manger, faire ce qu'on a à faire (il y a deux belles ascensions, va falloir monter léger) et s'accorder un petit somme. En gros on se fixe un départ à 21h15.




21h15, sous l'arche, Yvan est là et nous voici en route vers un double kv (non c'est pas le nouveau sandwich de mcdo). C'est bien ce que tu penses, une bonne dose de 1000d+, de nuit, deux fois de suite, histoire de te démolir bien comme il faut les quadris.

Après une partie de route on attaque donc sereinement la première ascension qui est celle du mont Archas. On se fait rapidement coller par un Nancéien et assez étonnamment on a plutôt un bon rythme. Au fur et à mesure on sort du bois et là mon émotion ressemble à ça https://www.youtube.com
/watch?v=25QyCxVkXwQ Le ciel est rempli d'étoiles filantes, je profite de la montée pour les apprécier, je demande souvent à Yvan si tout se passe bien pour lui, il me répond que le rythme est un peu soutenu mais que ça va le faire sans souci ! Une chose est sûre c'est magnifique ce mont Archas et on ne cesse de progresser vers cette arrivée tant convoitée. La pente est assez raide et l'effort demande quand même un peu d'énergie ! En montant on commence à se fixer comme but d’être en haut pour 0h00 ce qui nous laisserait envisager un objectif réalisable de 40 heures. Arrivés en haut on regarde la montre : 23h45. On l'a fait ! On rencontre un groupe de jeunes qui nous félicitent, ça devait être des ados autour d'un feu, tout simplement au top, merci à vous d’être montés là-haut pour encourager les coureurs ! Après une belle ascension dans une nuit douce, un peu fraîche sur le sommet, j'ai enfilé ma veste pour la fin. Alors qu'on s'arrête un peu pour discuter avec les jeunes, notre comparse file tout droit dans la descente et avec Yvan on se dit que ce n'est pas le moment de se faire une cheville. On va donc descendre tout doucement ;) (cherche pas c'est fait exprès) mais la descente est quand même un peu casse-gueule car on n'y voit rien du tout. J'informe donc Yvan que je vais galoper jusqu'au ravito de peur de glisser ou de me manger tellement on n'avance pas (c'est assez paradoxal, mais j'ai le pied plus sûr en courant qu'en marchant dans ces cas-là). Durant la descente je m'offre un petit plaisir et déroule un peu ce qui m'amènera même à rattraper quelques coureurs avant le ravito.

Arrivant en bas, je prends mon temps en expliquant que j’attends mon collègue et qu'à mon avis il ne sera pas là avant 20/30 min mais à ma grande surprise, à peine le temps d'avaler une poignée de Haribo qu'Yvan me fait ravaler ma langue : le voici derrière moi !!! Je suis impressionné car je pense avoir pas mal appuyé sur la fin ! Il arrive en me disant qu'il n'a plus de frontale et qu'il a été obligé de me coller le plus possible car il n'y voyait rien !


Heureusement, on a décidé qu'on finirait ensemble, du coup j’attends qu'il récupère un peu et on s'élance pour la deuxième ascension, celle du mont Pépoiri en espérant atteindre le sommet à 4h du matin pour coller à notre objectif. Je sais que une fois celle-ci faite nous serons finishers de cet UTCAM quoi qu'il arrive alors j'ai envie d'en découdre, mais la fatigue se fait sentir. Yvan commence à être oxy et j'avoue que j'accuse un peu le coup aussi, on recolle une féminine et décidons de monter avec elle. Elle est très sympa et accepte ; j'avoue qu'on n'a pas été super cool car étant assez oxy, c'est elle qui a mené la plus grande partie de la montée. Cette montée est d'ailleurs assez bizarre car très fourbe, on voit des frontales en haut, on se dit que c'est là, eh bien non ! Derrière une sorte de faux plat, ça remonte, et bien droit dans le pentu ! C'est un peu le deuxième effet Kiss Cool... Ce n'est qu'en arrivant à quelques centaines de mètres de d+ que j'ai repris le devant de la cordée. On ne monte pas hyper bien mais on arrive quand même à rejoindre quelques personnes qui commencent à être dans le mal, on croise même un gars qui ne se souvient plus d’être passé à Boréon ! Après un petit passage en crête et une autre petite montée, encore un petit effort et le sommet va montrer le bout de son nez.

L'arrivée à 3h45 au sommet de Pépoiri est magnifique, je n'ai pas vraiment de mots pour le décrire, je pense que je reviendrai le faire de jour car il doit être encore plus beau mais même de nuit le spectacle est au top ! Voilà, c'est fait, maintenant il suffit juste de ne pas se faire une cheville en descendant et c'est sûr je rentrerai dans la grande famille des ultra traileurs ! Je n'ai jamais douté un seul instant pendant la course que j'allais finir, sauf problème technique (genre cheville, coup de chaud ou bide en vrac), le mental a toujours été là dans le fond même le samedi après-midi !

On entame donc la descente vers Saint-Martin-Vésubie. Yvan me dit qu’après quelques mètres nous allons nous retrouver sur un sentier puis sur une route mais là le plan a encore eu des accrocs. Le premier est que le tracé a changé et qu'il faut passer par un pierrier vallonnant et le deuxième , qui est un peu plus problématique, est que ma frontale commence à montrer de sérieux signes de fatigue. « Une Échappée Belle bis », me direz-vous ? On accélère un peu le pas pour ne pas se faire un nocturne complète et on arrive tant bien que mal à descendre jusqu'au sentier. Arrivés là ma lampe s’éteint et je sors ma petite de secours mais autant dire qu'elle éclaire un demi-orteil ! Donc pas de quoi se réjouir. Nous continuons notre descente à tâtons, jusqu'à voir deux frontales arriver telle une délivrance. Nous demandons alors aux deux personnes si on peut continuer avec elles, ce qu'elles acceptent bien sûr !! Nous voilà donc sauvés jusqu'au ravito, j'en profite pour envoyer un message à Marion dans la fin de la descente en lui demandant de m'apporter ma frontale à Colmiane si elle peut.

Nous voilà rendus au ravito. Ne voyant pas Marion, je l'appelle et elle me répond qu'elle est à Saint-Martin et qu'elle n'a pas moyen de venir. Je suis un peu dépité mais un accompagnant va alors nous proposer d'aller chercher des piles dans sa voiture avant de revenir avec une frontale au top pour qu'on conclue ce périple.

5h42 : encore 10 kilomètres. C'est parti pour le show, il nous reste 200d+, on part sur un rythme tranquille car Yvan est totalement oxy. Je vois alors que l'objectif de finir sous les 40 heures va être difficile mais je n'ai pas envie de laisser Yvan pour finir seul. J'ai partagé tellement de choses avec lui que je n'envisage pas de finir sans lui ! On arrive à 6h 41 à l'avant-dernier poste de contrôle et là le bénévole nous annonce que pour descendre jusque Saint-Martin il reste environ 1h15. L'objectif va donc être ultra tendu et je pense qu'à ce moment là Yvan a vu en moi cette petite déception. Elle n'était pas immense car je savais que j'allais finir cette aventure mais je ne sais pas, je trouvais ça magnifique de la finir en moins de 40 heures, ça aurait été un plus, ce genre de plus qui ne veut rien dire au final mais qui vous met encore plus d'étoiles dans les yeux. C'est con comme barrière mais à ce moment-là il a dû lire ça en moi car il est allé chercher toutes ses dernières forces en me disant : « Bon maintenant y a les crêtes et la route finale, on se met en mode footing cool à 8/9km/h et on va la chercher cette barrière. » Je n'en revient pas ! Quel cadeau il était en train de me faire ! Même oxy il allait chercher ça pour moi ! Nous voilà donc sur cette dernière partie infinie en mode footing après 135 kilomètres, le corps est vraiment impressionnant quand il veut ! On trottine de partout, en descente, en montée. Je regarde la montre, on entre dans Saint-Martin, il est 7h25.
On l'a fait.
On sera sous les 40 heures. petite musique pour cette fin https://www.youtube.com/watch?v=9kJjCdV3JdM
Je lui dis que je viens de remarquer ce qu'il a fait pour moi et ça me touche. Il m'avoue alors qu'il s'est aussi pris au jeu de cette barrière des 40 heures. Je suis vraiment touché par ce geste. On arpente les rues de Saint-Martin, tout est fermé et le village commence doucement à s'éveiller. Là il me dit : « Allez on recourt car l'arche est juste là à gauche. » Encore quelques mètres, je vois Marion qui me prend en photo et je regarde cette arche tant rêvée durant la dernière année ! Et ce temps marqué en dessous : 39h04 !!!! Hein ? What ?... 39h04 car quand on est un gland comme moi, on ne sait pas compter. Avec un départ à 16h30 le vendredi ça fait bien ça !!! Nous voilà donc sous cette arche tous les deux, il veut me pousser pour que je passe devant mais je rétorque et la puce a joué à son avantage en me flashant avant !! 


Nous voilà, enfin je car Yvan l'était déjà, «  Ultra Traileur » !


Quelle aventure ! Que de joie d'arriver au bout de cette aventure de la meilleure des façons ! Que d’émotions traversées ! Que de moments partagés avec Cinthya, François, Yvan ! Que de personnes rencontrées au cours de ces 39 heures avec Poussin et Clément, Jean-Louis , Christian et tant d'autres ! Que de sourires et de gentillesse émanant de tous ces bénévoles ; une mention spéciale pour le chef du ravitaillement d'Utelle qu'on a retrouvé au ravitaillement final ! Que d’émotions partagées avec Marion qui a vraiment été au top durant tout ce week-end, quelle chance on a eu de l'avoir avec nous ! Que de plaisir et de joie d'apprendre que Christophe avait gagné cette édition en explosant le record d'une bonne heure et en finissant main dans la main avec Gary ! 


Bref, une chose est sûre, l'UTCAM est et restera à tout jamais gravé dans ma mémoire, un premier ultra qui en annonce d'autres d'une manière certaine !

Je suis encore rempli d’émotion en écrivant la fin de ce compte-rendu, j'ai passé un week-end incroyable... Encore merci à tous ceux qui ont permis ça : organisateurs, bénévoles (surtout les bénévoles), amis, famille, jusqu’au loup qui a partagé ses montagnes sans pointer le bout de son nez.

Voilà le récit d'une personne qui, il ya deux ans et demi, pensait que courir était un sport pour les glands et qui aujourd'hui fait partie des plus cons !;)


Merci d'avoir pris la peine de me lire et surtout n'oubliez pas vos rêves !

mercredi 10 août 2016

Quand ta ballade entre pote se transforme en weekend choc :)

Coucou Mathieu, tu n'aurais pas une course sympa à faire en montagne le dernier week-end de juillet ?

Il n'en fallut pas plus pour proposer à ma pote Marion (Mad pour les intimes) de me rejoindre à Lyon pour aller s'éclater sur les terres fiziennes lors du maintenant traditionnel Tour des Fiz ! En effet, l'an dernier je m'étais inscrit comme serre-file du 22 kilomètres pendant que mon pote Damien et ses collègues couraient le 30 km, et ayant bien aimé l'esprit et le lieu je me réengageai cash pour être bénévole mais sur le 30 km cette année !! Il faut bien varier les plaisirs…

Tout était donc bien huilé, Mad me rejoignait à Lyon avec un ami le vendredi, on allait manger un petit burger le soir, on décollait tranquille vers Passy le samedi et on courait le dimanche… En somme un week-end assez lambda pour tout coureur se rendant sur une course. :)

J'adore quand un plan se déroule sans accrocs comme dirait Hannibal.

Mais, car il y a toujours un mais, c'était sans compter sur un mail reçu le 18 juillet qui allait chambouler mes plans et qui me disait :

Bravo tu as gagné un dossard  pour participer à la 6000D.

Wahoo ! Cette course qui me parle depuis deux ans, sa piste de bobsleigh mythique et son glacier !!! J'allais enfin pouvoir arpenter ses sentiers !

Je sautai donc sur ma souris, excité comme une tique devant un chien, agité à  l'idée de m'inscrire à cette 6000D en me réjouissant de partager ce moment avec les copains de Lyon présents sur l’événement et cliquai sur « inscription 6000D » !

J'étais tellement excité que j'en oubliai le fait que je m'étais déjà engagé le lendemain sur le trail des 5 refuges du tour des Fiz en tant que serre-file... ! Ce n'est qu'en ouvrant l'agenda que je remarquai alors mon erreur !

C'est ballot me direz-vous mais c'est là que mon esprit maso prit le dessus !!! En effet il ne me fallut pas plus d'un quart de seconde pour m'imaginer un week-end choc (comme on dit dans le jargon trailesque). En gros un week-end de préparation en vue d'une grande échéance (chez moi l'UTCAM)  qui, chez certains, sonne comme se mette une grosse cartouche en montagne et je n'allais pas être déçu !

En effet, le fait de gagner ce dossard allait me permettre d'enchaîner deux courses d'une quasi même distance le même week-end !
D'une part la 6D Lacs, course de 27km et 1700D+ qui se déroule à La Plagne et le trail des 5 refuges  en tant que serre-file qui parcourt le domaine des Fiz en passant par le désert de Platée et qui se déroule le long de 30km et 2300D+ de pur plaisir !

Et voilà, à deux semaines d'un tel week-end, j'étais au top, mon affûtage ressemblait à celui d'Obélix avant un bol de soupe, un de mes meilleurs potes ayant prévu de passer la semaine juste avant le week-end à la maison et je savais qu'on n'allait pas faire que sucer des glaçons. Bref encore un moment épique qui allait se profiler et vous savez quoi ??? Ça n'a pas loupé !

Après une semaine chargée où j'ai tant bien que mal réussi à résister au tournées des copains qui s'approchent plus de l'esprit chasseur que de l'esprit Weight Watchers, me voilà donc à l’orée d'un week-end qui va se révéler hyper instructif et au top !

En effet après une courte nuit (environ 4 heures de sommeil) nous prenons la route de ce périple avec un départ à 5h en direction de La Plagne Beach pour la première échéance du week-end la 6d lacs ! 2H 30 de route avec des copains au radar mais qui avaient déjà accepté de m'accompagner afin de profiter eux aussi de La Plagne tout en m'encouragent le long du parcours (encore merci c’était méga chouette) et nous voilà arrivés sur les terres encore méconnues de cette course mythique !

Sitôt arrivé, je rencontrai Anthony, un gars de TO69 avec qui je m'étais entraîné le mardi et qui était aussi sur la course et avec qui je blablate un peu avant de voir le fidèle Johan avec qui j'avais décidé de faire un bout de chemin et de taper un peu le bout de gras ! Ce fut aussi  l'occasion de revoir Marion que j'avais croisée à la fin du LUT, qui avait déjà fait un super KV la veille en se classant 2e et qui allait remettre ça quelques heures après sur ce beau parcours !! Une super rencontre pour une super personne. :) Encore bravo pour ta perf, que dis-je pour tes perfs !

En discutant avec Marion, on aperçut un Yohan Stuck toujours hyper décontracté après ses deux victoires de veille et de l'avant-veille, équipé de sa fidèle gourdinette et de son plus beau débardeur, prêt à en découdre avec ces 27km avec un appétit de lion !!! Encore bravo à lui (comme quoi je devrait penser à me laisser pousser la barbe un peu plus ça doit forcement jouer).


Bref me laissant emporter à blablater avec Marion je me retrouve dans le sas et d'un coup sous les mots doux de la voix du trail ...5 ...4  ...3 ...2 ...1 ...GO ! Top à la vachette, c'est parti, le coup d'envoi est donné, je me mets à courir sans réfléchir 10 mètres, 20 mètres, 30 mètres et là mon cerveau s'active et me dit : « Hé Ducon ! T'es en week-end choc, si tu pars comme un dératé c'est pas serre-file que tu vas faire demain mais carpette… » Du coup je coupe mon élan et commence à me faire doubler par 10… 20… 30… 40  personnes mais je m'en fous, j'ai le smile, je sais pourquoi je suis là et je ne veux pas en chier demain donc je me cale à un rythme cool pendant que je vois Marion s'envoler suivie d'Anthony quelques minutes après !




La première montée sur les roches de Mio est plutôt sympathique. Sortis des bois, on se retrouve sur un plateau orné d'un lac qui offre une vue assez magnifique… Ça monte comme ça pendant 7 ou 8 kilomètres, c'est plutôt cool je ne force pas trop, prends un max de plaisir et j'ai même la chance d'avoir mes deux acolytes (et pas alcooliques… quoique...) du périple,  Marion et Nicolas, au sommet de la première montée pour m'encourager ce qui me file la banane !









Je me sens bien, j'ai la frite, j'entame la descente tranquille, je papote, une journée qui s'annonce bien, un peu chaude mais bien ! Chemin faisant j'admire la beauté des paysages qui m'entourent et me dis même qu'une fois rentré je n'hésiterai pas à conseiller ce trail car c'est vraiment un des plus beaux faits jusqu'alors sur cette distance…









Le temps passe, les passages ne se ressemblent pas et d'un coup juste avant d'entamer la dernière bosse j’entends une voix me dire : «  Ben alors ça !!! Mamath je pensais pas te trouver là !!! » Cette voix c'était Johan et apparemment il était étonné de me voir là, il me pensait devant. Comme je lui ai expliqué, je prenais mon temps et voulais profiter en essayant de viser les 4 heures de course pour ne pas trop me crever pour le lendemain ! Comme je savais que c’était aussi son objectif, je lui proposai de faire un bout de chemin ensemble, ce qu'il accepta, et un nouveau bout de course commença !

On blablate alors que le silence est d'or autour de nous, ce col de l'Arpette a l'air d'en calmer plus d'un. Nous on se vanne mais je sens Johan plus chaud que moi et je n'ai pas envie de le ralentir du coup je lui dis de partir devant, dans tout les cas on se reverra à l'arrivée;) Je me plaçai donc derrière un petit troupeau, discutai avec un type qui me traita de fou en apprenant que je faisais le 5 refuges le lendemain et continuai mon ascension peinard, tellement peinard que je restai quelques minutes en haut pour essayer de faire un self-sheep !! Mais les moutons sont moins fun que les vaches question selfie !

J’entame donc la dernière descente assez frais et plutôt serein, des petits sentiers assez roulants formaient cette dernière descente et me laissaient penser à la vitesse à laquelle des gars comme Yohan doivent descendre ça… Bref ça descend, ça tourne, des gens nous encouragent… L'ambiance est vraiment top, on commence à entendre la voix de Jack au micro, on aperçoit le village de la Plagne Bellecote, on traverse ses rues et soudain on aperçoit l'arche… Une arche bien méritée après une belle ballade de 28km et 1600D+ qui aura duré 4h01 et qui augure du bon pour la suite du week-end !

A l'arrivée je croisai Anthony qui se demandait quand je l'avais dépassé, amusé je lui répondis que je ne savais pas… et en effet je ne pouvais pas savoir car il avait fini 20 secondes avant moi !!! Johan quant à lui avait réussi son objectif en bouclant ce parcours en 3h56 ;) Well done mec ! Je me sortis donc une petite Vedett IPA bien fraîche de la glacière et en partageai une avec Anthony pour trinquer avant de prendre le départ pour Aime afin de voir l'arrivée des copains qui étaient sur le grand parcours !

Arrivé à Aime, je me fixai sur les temps que m'avait confié Clem (Gwuerito) et pris le temps d'aller manger un petit bout. Je me suis alors vu proposer une petite séance de cryo que je n'allais pas refuser au vu de ma course du lendemain !



Une fois les gambettes rafraîchies et le ventre récompensé de son effort par un bon saucisse frites je me postai sur la ligne afin d'attendre le Clem ! Et paf à 9h30 de course le voilà qui apparaît assez éreinté par cette course qu'il avouera difficile, beaucoup de temps passé dans le rouge sans pouvoir s'alimenter !!! Bref pas facile... Quelques minutes, le temps de tailler la bavette, puis il commença a se faire temps pour nous de filer récupérer les dossards à Passy pour les Fiz !!! J'apprendrai par la suite l'accomplissement de cette 6000D par le pote David (encore bravo mec , tu m’impressionnes) et la prise de décision raisonnable de Sylvain et de Stan qui décidèrent d'abandonner tous les deux, ne se sentant pas forcément au top sur cette course (bravo les gars l'abandon est raisonnable pour mieux repartir).

Après 1h30 de route nous voilà donc à Passy pour la deuxième partie du week-end. Une fois les dossards récupérés et les clefs de l'appartement en notre possession, on décida d'aller manger un bout et quoi de mieux la veille d'une course qu'une traditionnelle pizza !!! Qui plus est si elle s'appelle la tartiflette ! :)


Une fois les forces de la pizza en moi et après un petit massage des mollets par Mad (encore merci pour tout) l'heure de dormir fut de mise car la balade du lendemain allait se faire longue.
5 heures le réveil sonne. C'est bizarre, j'ai l'impression que ça devient une habitude… On est en week-end ou bien ? Plus ça va et plus je me dis que ce sport est un sport de maso, on se lève déjà assez tôt pour le boulot et en plus on en remet une couche en week-end pour aller se faire violence en montagne ! Un sport digne de monsieur esclave...

Bref après avoir avalé un petit café, après avoir fait ce que tout coureur espère ne pas avoir à faire en course et après avoir mangé un petit pain au lait, nous voici de nouveau dans la voiture en direction de Plaine Joux pour que je prenne le départ de ces 5 refuges. :)

Une fois Anne-Laure (coureuse de TO69) récupérée en route et les virages de cette longue montée gobés, nous voilà de nouveau dans le vif du sujet…

Un petit briefing, la remise des talkies-walkies et du traceur, une petite trousse de secours au cas où il y aurait des bobos et surtout les retrouvailles avec mon Michel. Avec mon Michel ça faisait un an qu'on ne s'était pas vus, on avait déjà partagé l’expérience serre-file sur le 22 km du tour des balcons l'an dernier et on allait remettre ça en 2016 ! Chouette, que de choses à se raconter !

Le brief fini, on se dirige vers le sas de départ et là une nouvelle journée commence ! Hier c'était la Plagne, son soleil plombant et ses montagnes… Là c'était toujours des montagnes mais à Passy et sous une météo beaucoup plus capricieuse ! Tellement capricieuse que Celui qui se trouve là-haut a décidé de nous rafraîchir un peu pour le départ !

7 heures, le départ est donc donné sous la flotte. Heureusement pour nous cela n'allait pas durer, à peine le temps d'entreprendre les sentiers en sous-bois menant à la montée vers le refuge de Platée et le col de Porttte et là c'est l'explosion des rétines, que dire de plus que wahoooooooooo ! C'est magnifique, comme l'a dit justement Sangé « C'est sur qu'on peut passer là-haut ? » On s'enfonce littéralement dans la montagne, si certains la cherchent je pense que la « stairway to heaven » c'est là, les cuissots chauffent et à droite et à gauche la vue est splendide... Je n'ai jamais vu un tel endroit ! Je crois que pendant la montée j'ai du dire au moins 10 fois si ce n'est plus à Michel «  Putain qu'est ce que c'est beau !!! » (désolé de mon langage) Un endroit incroyable, tellement incroyable qu'en voulant donner une barre à un coureur ne se sentant pas au top je referme mal ma poche et mon traqueur s'est fait la malle dans la fin de la montée. :(


Cette montée magnifique aboutit à un autre claquement de rétine en nous offrant une vue sans égale sur le désert de Platée ! On m'avait prévenu que c'était beau mais là !!!! Wahooo ! A partir de ce moment là c'est bon, je peux chuter, me casser le pied, bref je peux mourir en paix !! La beauté de ce lieu est magique et le fait d'être serre-file me permet d'en profiter à fond !!!





Après avoir frisé la cécité, on entama donc la descente avec Michel en suivant deux jeunes Belges très sympathiques venues de Bruges pour faire ce trail.  Et elles ne furent pas déçues au vu de leurs pauses fréquentes afin de prendre des photos de tout ce qui les entourait... La barrière horaire se rapprochait mais nous étions confiants, tellement confiants qu'en arrivant à la jonction de la barrière on accusait une avance de 2 minutes... lol


Et c'est à ce moment-là de la course que nous rejoignons un homme extraordinaire, que dis-je, un monument, il n'y a pas de mots pour le décrire ! Une grande leçon de vie que la rencontre de cet homme !!! Et cet homme c'est René. Alors vous allez me dire mais qu'a-t-il d'exceptionnel ce René ? Déjà je vous vois sourire et non ce n'est pas le mari de Céline… Désolé de vous décevoir mais celui-là a déjà passé l'arme à gauche... Non René c'est un V4. Eh oui vous m'avez bien lu, René est un coureur de 84 ans… Passionné de montagne, il enchaîne les trails sans se soucier de quelconques barrières horaires... René c'est le plaisir… Il en chie, normal me direz-vous… Mais il prend son temps et garde un petit sourire en te rappelant qu'il a quand même 84 ans !


On attaqua donc la dernière montée avec René et Elsa… Elsa, elle n'a pas 84 ans mais c'est son premier trail en montagne.  Venue accompagner son copain qui faisait le grand parcours, elle a décider de tenter le parcours de 30 km et n'allait pas être déçue… Elle ne voyait pas les sentiers de cette façon :) Nous voilà donc tout les 4 partis pour un belle fin d'aventure…

On avance, on avance, on avance c'est une évidence mais ce qui est sûr c'est qu'on a le temps d’apprécier ce qui nous entoure… En arrivant au refuge d’Alfred Wills, René est accueilli en héros. En fait on voyage avec une star !!!


Mais un doute commence à envahir nos deux coureurs, on décide alors de les motiver, aidés par les bénévoles du chalet. La décision est dure à prendre pour eux deux, nous les laissons un peu réfléchir et pendant ce temps je rencontre Florian Olivier, coureur du Team Cimalp dont j'avais déjà bien entendu parler par David, Marie et Chris… Le gang des Lyonnais comme l'appelle Florian ! Encore super chouette d'avoir pu mettre un visage sur ton nom et rendez-vous cet été en haut du fameux col de Moretan lors de l’Échappée Belle où nous serons bénévoles avec Chris ! ( ps : voici en lien son CR .. pour le voir faut cliquer sur CR )

Une fois abreuvés et un peu nourris, c'est décidé, nos deux athlètes décident de repartir et ce n'est pas pour nous déplaire à Michel et moi que nous reprenons les chemins de cette belle aventure ! Au fil de la balade, on voit des marmottes, des moutons, des lacs… Dans la montée à la Croix, je croise Alexis qui continue sans cesse de m’impressionner. Il est sacrément bien placé et n'a pas l'air fatigué plus que ça !! Encore bravo à toi ! Après quelques derniers instants d'efforts, nous voici à la Croix et lors de la descente une discussion sympathique commence à s'engager avec Jeff, un Québecois du 60 km. Il nous remercie d’être présents en tant que serre-file et on papote un peu. Encore merci à toi !

Et c'est à partir de ce moment-là que René commence à nous épater. Il recommence à courir, il galope tellement qu'Elsa est distancée et autant elle que Michel et moi n'en revenons pas !!! Qu'a-t-il mangé ?… Qui est-il ?… Quel est son secret ?… Il est incroyable !!! Une grande leçon !!!


On vois très bien que la barrière horaire va être dépassée mais on s'en moque, on veut que René finisse… On lui parle, on rigole avec lui,  au détour d'un chemin je me fais dépasser par Benoît, un autre membre de ma petite famille de TO69 qui a l'air au top:) Encore bravo à toi !

Chemin faisant on sent la fin arriver mais aussi l'orage et ça ne loupe pas, on va finir comme on a commencé, sous une pluie battante. On arpente les chemins avec des souvenirs de l'an dernier qui refont surface, un peu coup d’œil sur le Lac Vert, «  le miroir du mont Blanc », encore un petit champ à traverser et nous voici le long de cette dernière ligne droite nous menant sous l'arche, un dernier petit footing lancé par notre cher René et voilà c'est fait il est finish en 9h32.

A l'arrivée je revois encore avec plaisir Sangé qui a encore assuré et ce toujours avec le sourire ! Un réel plaisir de te voir Sangé, ton sourire est vraiment communicatif, bravo pour ton podium et bonne récup.

Mon dieu, quelle aventure incroyable je venais de vivre ! Un lieu magique, des paysages à couper le souffle, j'en ai pris pleins les mirettes ! Et surtout une aventure humaine hors du commun !

Encore merci à toi René pour ce beau moment de partage et cette leçon de vie ! J’espère te recroiser et petit message à tous ceux qui seront présents sur l'OCC : n’hésitez pas à aller le rencontrer. 

Encore bravo à Anne-Laure et à Tomate pour leurs courses respectives, à Mad qui a bien mené sa barque pour finir ce trail exigeant dans les temps voulus, et à tous les bénévoles qui ont été là tout au long du parcours et aux coureurs qui n'ont cessé de nous encourager en nous doublant !

Cette course va à coup sûr rester gravée dans ma mémoire...

Merci à tous ceux qui ont fait de ce week-end choc un week-end exceptionnel. Je remercie et félicite encore Anthony, Johan et Marion pour ces moments de partage lors de la 6D Lacs, Clem, David, Stan et Sylvain pour leur 6000D respective ! Anne-Laure, Rémy, Sangé  Florian, Benoît, Alexis pour leurs belles courses lors de cette édition 2016 du tour des Fiz.

Je remercie aussi tout particulièrement Mad et Nico pour m'avoir suivi tout le week-end dans mes aventures et encore bravo à eux pour leur super course et leur présence la veille à La Plagne et je remercie aussi René, Michel et Elsa pour ce magnifique moment de partage qui restera à jamais gravé en moi.


Pour ce qui est de la suite, la récup a déjà commencé par un bon double burger bière le soir même au Ninkasi (faut pas déconner !) avant d'aller se prélasser le lundi dans les jacuzzis et hammams de Calicéo !


Rendez-vous assez vite pour un nouveau bloc cet été :) qui recommence demain avec l'ami chris pour se continuer du 18 au 22 Aout

A plus dans le bus ou rendez-vous fin août à Moretan. au en septembre sur L'UTCAM